Louis III, roi de Bavière à Comines
Le temps est printanier. Partout, les drapeaux flottent et les musiques résonnent dès les premières heures du jour.
Le roi Louis III de Bavière est à Comines-France. Toute la journée, des parades militaires se succèdent. Il rend visite au 6e régiment bavarois. Georg Cohn, parmi les ambulanciers, participe au défilé.
Faute de temps pour nettoyer les uniformes, certains soldats défilent boueux et en tenue de tranchées. En colonne de marche, ils parcourent une grand-route formant un fer à cheval, envahie à perte de vue par des troupes bien alignées.
Un avion anglais surveille la scène. On tente de l’abattre sans succès, et il parvient à s’échapper.
Georg Cohn se retrouve installé sur un promontoire. Les armes sont présentées, les baïonnettes scintillent au soleil. La musique entame une marche militaire. Louis III apparaît, un vieillard à la barbe grise. Il sourit en voyant défiler les troupes, mais son casque à pointe lui donne une allure étrange, presque simiesque.
Après le défilé, il visite les installations de bains de Comines, transformées en Lazarett, puis passe au presbytère vers 15 h.
Ces gens sont tous témoins de la profanation de l’église et ne protestent pas. Pour eux, la guerre prime sur tout ! L’aumônier, Monsieur Suzann, s’est paré de sa grande tenue pour son roi.
Plus tard, Louis III est signalé à la Cortewilde. Au cours de la même journée, il assiste à une démonstration de gaz de combat. D’après les photographies prises, il se pourrait que cette démonstration ait eu lieu au nord de la ferme du Pèlerin.1
Pendant ce temps, à Comines, l’estaminet du « Pont Neuf », ouvert depuis seulement huit jours, est fermé pour avoir accueilli trois civils après 19 h. Ceux-ci passent la nuit au bloc et doivent payer chacun vingt francs d’amende.
À Ypres, les livraisons de vitres en provenance d’Angleterre sont accueillies avec soulagement. Grâce à elles, les fenêtres retrouvent leur fonction première et protègent enfin les habitants du froid et des courants d’air.
Sources :
- NDLR : La première attaque aux gaz se produira le 22 avril 1915 à Steenstraete. ↩︎