Hollebeke tombe

Vers 7 h, les officiers allemands de Comines se mettent en route pour leurs opérations. À 9 h, un chariot et un cheval sont réquisitionnés pour collecter de la paille destinée aux blessés se trouvant dans plusieurs endroits, dont la nouvelle église de Comines, en Belgique, celle de Comines, en France, ainsi qu’au Patronage et à la Tannerie Bourgeois. Les chaises de l’église ont été déplacées sur la place, et 400 bouteilles de vin sont réquisitionnées.
Offensive générale sur l’ensemble du front de la IVe et VIe armée allemande.
La journée est marquée par un lourd bombardement, concentré sur la région d’Hollebeke, Zandvoorde, et Kruiseecke. Cette canonnade indique le début d’une violente offensive allemande vers Ypres, annonçant la première bataille d’Ypres qui se déroule simultanément avec celle de l’Yser lors de la «Course à la mer». Il est intéressant de rappeler qu’Ypres, brièvement occupée par les Allemands en début octobre, avait été reprise par le général French le 14 du même mois.
À Zandvoorde, la 39e Division allemande affronte les forces britanniques composées du 1er Highlanders, des 2e et 7e régiments d’infanterie, des 1er Guards Dragoons et des Royal Horse Guards.
Dans la zone des Hampshires, la situation se détériore, forçant le général Hunter-Weston à solliciter le major Prowse du Somerset Light Infantry. Ancien de la guerre des Boers, ce dernier recommande un assaut nocturne pour récupérer les positions perdues le 20 octobre au Gheer (voir lien vers le 20/10). Contre toute attente, les troupes récupèrent les positions sans résistance, l’ennemi les ayant abandonnées. Cette réussite vaut à Prowse une promotion au rang de lieutenant-colonel.
Pour le régiment d’infanterie n° 125 de Stuttgart, la journée commence mal : ses 1er et 2e bataillons, insuffisamment soutenus par leur artillerie, se retrouvent cloués au sol par la Royal Artillery entre Wambeke et Blauwe Poortbeek, sous les yeux du reste du régiment en réserve à la Garde-Dieu. Frustré, le général von Martin décide de lancer une attaque nocturne depuis la ferme de la Belle Promenade. Cependant, le clair de lune trahit la progression du 2e bataillon, et l’attaque échoue.
À Houthem, le I/b Feldartillerie n° 5 est stationné à la Partijntje-Ferme, à l’extrémité de la rue de Wijtschate, sous les ordres de la 5e brigade de cavalerie. Les avant-postes allemands progressent difficilement vers le Tilleul et les abords est de Wijtschate, où la résistance oblige à appeler des renforts de la 6e brigade de réserve.
En réaction aux inondations belges1 qui freinent leur progression vers Calais, les Allemands remplacent leur cavalerie entre la 6e et la 4e armée (entre Warneton et la route Menin-Ypres) par le groupe von Fabeck, soutenu par une artillerie massive, dont des mortiers de 21 cm et un «30,5 cm Küstenmôrser». Malgré des moyens limités, le Feldartillerie-Reg. n° 80, positionné à Ten-Brielen, fournit un soutien efficace, permettant à l’infanterie de pénétrer Zandvoorde à 10 h 15, grâce aux tirs guidés par le major Mittelstaedt, installé dans le clocher. L’ offensive allemande progresse ensuite rapidement vers les positions britanniques.
Les officiers allemands annoncent la destruction des châteaux Valdelièvre et Château Blanc, ainsi qu’une large portion d’Hollebeke. La Household Cavalry britannique est retirée de Zandvoorde, tandis qu’Hollebeke et Zandvoorde passent sous contrôle allemand. En revanche, Geluveld, brièvement occupé par les Allemands, est reconquis par les Alliés.


Le bombardement de Messines commence tôt le matin.
Le parcours du régiment d’infanterie allemand N° 119, était arrivé à Comines le 14 octobre, il y passe brièvement sous la garde de sa IIe Compagnie, postée en état d’alerte à Warneton, avant de partir dès le lendemain pour le Château des Flandres, près de Radinghem, où il se distingue rapidement au combat. Cette unité revient pour participer à une attaque sur Messines, épaulée par les Chasseurs Bavarois. Cette offensive s’avère difficile. Après un premier assaut infructueux à 3 h 30, lancé depuis la ferme Deconinck sans une préparation d’artillerie adéquate, les Wurtembergeois réussissent, au prix d’efforts considérables, à prendre les barricades de la route de Gapaard. Cependant, ils sont rapidement immobilisés par les défenses anglaises à l’ouest de la ville. Ce n’est qu’au terme d’intenses combats de rue qu’ils parviennent, le lendemain vers midi, à occuper la place.
À 14 h, le major du 125e régiment allemand critique l’imprécision des tirs de sa propre artillerie. Les Britanniques, qui espéraient organiser une contre-attaque vers l’est avec l’accord de Joffre, sont contraints de passer à la défensive, dépassés en nombre et en qualité d’artillerie par les forces allemandes.
Le long de l’Yser, les Allemands lancent sept assauts consécutifs, tous repoussés avec de lourdes pertes. Les journaux britanniques évoquent 16 000 morts et 30 000 blessés ou disparus côté allemand, des chiffres qui semblent véridiques.
Victime civile :
- Jules Laperse, né le 22 février 1875 à Warneton, décédé aujourd’hui, à l’âge de 39 ans, après avoir été blessé alors qu’il transportait des effets personnels avec son cheval et son tombereau. Il a succombé à ses blessures, à l’hospice de Ploegsteert, où il avait été transporté.
Sources :
Référence :
Auteur :
Lieu :
- Dans le tome 21 de la SHCWR, Albert Van Neste évoque par erreur la date du 20 octobre 1914. Ce n’est que dans la nuit des 29 au 30 octobre 1914, que les écluses de Nieuport sont ouvertes et les eaux envahissent les plaines. ↩︎