Une chapelle dans les classes

La journée reste plutôt calme.

Un jour, les tirs de fusillade et le grondement du canon se dirigent vers Hollebeke, un autre jour vers Warneton.

Durant toute la journée, des concerts de musique militaire se tiennent en divers lieux de Comines : sur la grand-place, au coin du sentier de Ten-Brielen, dans la rue Neuve, et ailleurs.

Pour éviter que les soldats catholiques ne prennent la place des civils à la chapelle, une nouvelle chapelle est aménagée dans les classes inoccupées d’une école. Ces salles ne sont plus utilisées depuis le début de l’occupation. Des aumôniers y viennent chaque jour célébrer la messe, mais un seul autel est installé à la chapelle.

Georg Cohn, quant à lui, soigne les blessés dans la cave d’une petite ferme. Il est invité à visiter les premières lignes, où les tireurs d’élite anglais guettent chaque mouvement et tirent sur tout ce qui bouge.

À Saint-Éloi, les combats font toujours rage. Les Français, contraints de reculer, réussissent à reprendre le terrain perdu, mais au prix de lourds sacrifices. De leur côté, les Allemands s’abritent derrière les cadavres de leurs camarades pour se protéger !

Le gel, qui a succédé aux pluies diluviennes, entraîne une intensification des affrontements. Une rencontre inattendue a lieu au beau milieu du no man’s land entre des éléments des compagnies A et D britanniques et un groupe du 181e régiment du 19e corps saxon. Bien que l’issue de cet accrochage reste floue, les soldats des Essex constatent que les tranchées adverses sont dans un état aussi déplorable et aussi peu peuplées que les leurs.

Sources :