Visite du Kaizer

La veille de la Toussaint 1914 à Comines s’accompagne d’une tension intense. La ville est envahie par un flot continu de soldats allemands, alors que la population locale se retrouve sans farine ni viande, rendant la situation difficile. Les bâtiments, dont l’ambulance des sœurs d’Orléans, sont rapidement réquisitionnés. Malgré leurs protestations, la chapelle est transformée en salle de soins, contraignant les religieuses à déménager le Saint-Sacrement et à défendre leur espace contre des officiers parfois arrogants et oppressants.

Dans les rues, les soldats allemands envahissent les lieux et les incidents se multiplient, tandis que des avions et un ballon captif survolent la ville, créant une atmosphère de siège. À proximité, les combats font rage : les troupes anglaises du 1st Somerset Light Infantry reprennent une position stratégique à Ploegsteert sous le commandement du Major C.B. Prowse, ce qui mènera à la création du cimetière militaire « Prowse Point ».
Au sud, les troupes allemandes, sous les ordres de Guillaume II et de son fils Rupprecht, avancent méthodiquement pour prendre Messines et Wijtschate. Le soldat Georg Cohn, assistant-médecin de confession juive, accompagne cette progression et, à Comines, participe à l’installation d’un dispensaire dans une ferme à la Garde Dieu. Les conditions y sont précaires, et les premiers blessés sont soignés dans une tente de fortune.
Dès le lever du jour, la bataille reprend et s’amplifie de Beselaere à Messines.
Les combats s’intensifient autour de Geluveld et de Messines, où les troupes wurtembergeoises du régiment 125, associées aux Bavarois, luttent dans des affrontements urbains d’une violence extrême, maison par maison. Le village de Messines est temporairement repris par le « London Scottish » après plusieurs charges à la baïonnette, mais les wurtembergeois réussissent à le reprendre dans la nuit. Pendant ce temps, Wijtschate est envahie, et le front atteint rapidement les lisières de Wulvergem, tandis qu’à Hollebeke, une contre-attaque française tente de freiner l’avancée allemande.

L’église de Comines France se transforme en ambulance pour les blessés, reflétant la misère atroce qui s’abat sur tous les fronts. Plus loin, près de l’Yser, les champs inondés constituent un obstacle inattendu pour les Allemands, ralentissant leur progression et sauvant les positions belges. Les combats de la première bataille d’Ypres atteignent ainsi leur paroxysme, avec des pertes massives des deux côtés, scellant une phase décisive de la guerre.
Victime civile :
- DONDEYNE Eudoxie, née à Ploegsteert le 19 décembre 1890 décédée ce jour, âgée de 24 ans. Elle aurait disparu et il y a seulement présomption de mort !