Les Allemands prennent la direction de Warneton

À Comines Belgique, le pillage des maisons abandonnées bat son plein. Dans d’autres, où loge la soldatesque, on vole sans vergogne : meubles, argenterie, linge de table, boissons et nourriture, tout y passe.
Durant toute l’avant-midi, de nombreuses compagnies défilent avec des drapeaux enveloppés de cuir. La plupart des soldats sont de jeunes hommes, on dirait des étudiants. Les chevaux, magnifiquement harnachés de cuir jaune, sont impeccables. Rien ne manque à leur équipement. Ces soldats semblent fatigués, moroses et silencieux, marchant à vive allure en direction de Warneton.
Toute la nuit, comme la veille, un défilé incessant se dirige vers Wervicq le soir et vers Comines le matin, avec la même activité du côté français. Vers 1 h du matin, une fusillade soutenue par le canon éclate de nouveau ; mais après quelques heures, le calme revient jusqu’à environ 7 h. À partir de là, les troupes, principalement des fantassins venant de France, défilent vers la gare belge. Les environs résonnent de canonnades, et des aéroplanes survolent Comines. Les Allemands tirent une quinzaine de shrapnels sur deux aéroplanes, et ces tirs proviennent de Comines France.

Les habitants de Warneton, après huit jours d’exil à Comines, peuvent enfin rentrer chez eux. Trois hommes et quatre femmes, munis de passeports et sous surveillance, passent quelques heures à Warneton. Beaucoup de maisons y ont été détruites par les flammes.
Une contre-attaque britannique du côté de Ten Brielen s’emmêle dans les fils de clôture et les installations à sécher le tabac.
Les 246e et 244e régiments de réserve allemands attaquent les positions anglaises et s’engagent dans le Polygone Bosch, où ils sont pratiquement décimés.
Inondation de l’Yser : les forces belges ouvrent les écluses de l’Yser, inondant la plaine pour ralentir l’avancée allemande.
Mort pour la patrie :
MUYLLE Albert, né à Ploegsteert, le 14 février 1893. Soldat au 2ème Carabiniers. Tombé au champ d’honneur à Stuyvekenskerke, ce jour à 21 ans 8 mois. Médaillé de l’Yser à titre posthume.