L’Allemagne envahit la Belgique.

Les gendarmes belges gardent le pont-frontière, aidés aujourd’hui par des hommes de la garde civique en sarrau bleu, armés de piques et de vieux fusils.
On voit apparaître des affiches tricolores de mobilisation. Les Cominois, qu’ils soient français ou belges, répondent à l’appel de leur pays. Tous les civils doivent apporter leurs armes au local des pompiers. L’armée belge réquisitionne les voitures et les chevaux. Les fabriques sont à l’arrêt et les usines perdent une grande partie de leur effectif, ce qui les paralyse.

Le roi Albert Ier refuse l’ultimatum allemand pour protéger l’intégrité de la Belgique, et l’Allemagne déclare la guerre. Les troupes allemandes envahissent la Belgique, violant sa neutralité. La désillusion est grande. Nous sommes incapables de contenir l’ennemi, ce qui inquiète la population. Un orage menaçant plane dans l’air. Beaucoup cherchent un abri, préparent des paquets pour fuir et cachent leur argent, souvent perdu par la suite. Dans notre impuissance, nous cherchons refuge dans la prière. Chaque dimanche, nous allons en pèlerinage à la petite chapelle de l’Amérique et, en semaine, chaque soir, à la petite chapelle.

Beaucoup de maisons de Comines arborent le drapeau belge, mais au fil de la semaine, ils disparaissent.
Vers 10h30, le premier soldat belge, le cavalier Fonck, est tué à Thimister, sur la route de Liège à Aix-la-Chapelle.
Le président de la République Française, Raymond Poincaré, annonce la naissance de l’Union sacrée : « Dans la guerre qui s’engage, la France aura pour elle le droit, dont les peuples, non plus que les individus, ne sauraient impunément méconnaître l’éternelle puissance morale. Elle sera héroïquement défendue par tous ses fils, dont rien ne brisera devant l’ennemi l’union sacrée et qui sont aujourd’hui fraternellement assemblés dans une même indignation contre l’agresseur et dans une même foi patriotique. »
En réaction à l’invasion de la Belgique, le Royaume-Uni déclare la guerre à l’Allemagne.
Deux croiseurs allemands, le Breslau et le Goeben, bombardent deux ports de l’Algérie française.
Le parlement canadien vote l’envoi en Europe d’un corps de volontaires de vingt mille hommes.
On invite les gens à enlever les affiches publicitaires du bouillon Kub, prétendant qu’elles ont été placées par les Allemands pour jalonner les routes de l’invasion.
