La messe est en allemand

La journée s’annonce calme, bien que le canon gronde au loin dès le matin.
Des aéroplanes circulent avec des signaux, et un ballon captif est visible vers Comines France.
Par moments, des troupes passent, et les greniers ainsi que les écuries sont envahis de soldats allemands. Pour la première fois, deux aumôniers allemands célèbrent une messe dans notre église.
Les Allemands installent un casino dans le presbytère !

Le canon cesse vers midi.
Des blessés sont amenés à l’église, où les chaises ont été jetées dehors et remplacées par de la paille. Monsieur le Doyen réunit huit infirmières pour soigner les blessés aux établissements de bains. Depuis l’ouverture de l’ambulance, 1 300 interventions légères et des opérations plus graves ont été réalisées.
L’artillerie allemande tire accidentellement sur ses propres troupes. Les Anglais reprennent Wijtschate, et l’empereur ordonne de reconquérir le village. L’artillerie lourde allemande se met en place avec des calibres de 26 cm.
La ferme de la Petite Douve est prise par le groupe Holzing. Les 1er et IIIe bataillons du régiment I.R. N° 126 se dirigent vers le château d’Hollebeke, tandis que le IIe bataillon reste près de Groenenburg.
Le soir, à 21 h, les chefs ambulanciers allemands arrivent chez les sœurs d’Orléans, rue de Wervicq. C’est le début de la transformation en Lazarett, un hôpital militaire de 300 lits !

Face à l’immobilité des troupes allemandes, le général B. von Deimling, depuis son quartier général à Wervicq, ordonne la préparation d’une attaque vers Messines et Wijtschate, accompagnée de musiciens de régiment. Cette attaque vise Spanbroekmolen et conduit à la prise de Wijtschate, où les Allemands se réfugient dans les caves.
L’épuisement général affecte toutes les troupes, et les chefs, des deux côtés, demandent désespérément des renforts. Pourtant, les commandants en chef, tant allemand que français, sont contraints de refuser : ils n’ont plus de soldats à envoyer en soutien. Les pertes sont terribles ; en seulement cinq jours, le groupement von Fabeck a perdu dix-sept mille deux cent cinquante hommes.
La marine allemande bombarde également la ville côtière britannique de Yarmouth, causant des dégâts mineurs et marquant un des premiers bombardements navals de la guerre.