De la boue jusqu’aux genoux des chevaux

Quelques cas de typhus apparaissent à Comines, entraînant l’évacuation du café Belle Vue. La misère se fait de plus en plus sentir. La bière devient introuvable, sauf à Wervicq, où quelques brasseurs osent encore en produire. Le vin et les liqueurs manquent également. Les autorités publient l’ordre de vider les citernes, craignant des épidémies.

Le bruit du canon s’éloigne, et hormis l’occupation allemande, on pourrait presque oublier la guerre. Les réquisitions continuent : notre dernière voiture est prise. On se demande ce qui restera après la guerre. Le charbon devient aussi difficile à protéger.
Un avion anglais survole Comines et Wervicq, lançant des tracts affirmant : « Bataille de la Lys : 25.000 prisonniers, 300 canons, 65 drapeaux, 135.000 morts. » Même si cette estimation paraît exagérée, elle reste crédible aux yeux des habitants.

Georg Cohn, accompagné de collègues, se dirige vers Oostaverne, mais les chevaux s’enlisent dans la boue jusqu’aux genoux. Il décide de rebrousser chemin, laissant les aumôniers continuer vers Wijtschate, chargés d’annoncer les décès aux familles.
Ypres reste un symbole aux yeux des Allemands, mais leurs nouvelles tentatives de prise échouent. Les belligérants comprennent peu à peu qu’une tranchée bien défendue est presque infranchissable pour un assaillant.