La peur de périr au fort de Bondues

La nuit dernière a été marquée par une fusillade et une canonnade terribles, qui se sont progressivement apaisées au matin, jusqu’à cesser complètement dans l’après-midi.
Le temps magnifique incite à sortir. Partout, on ne croise que des soldats : à pied, à cheval, à vélo, en voiture. Certains s’entraînent dans les champs, où ont également lieu des distributions de matériel. Des cavaliers galopent à travers les plaines tandis que de nombreux aéroplanes survolent la zone. On tire sur certains, tandis que d’autres, allemands, reviennent de missions de reconnaissance en volant plus bas.
Aujourd’hui, 120 prisonniers anglais ont été aperçus.

Monsieur Jean Duquesnoy, curé de Warneton, est revenu récupérer sa servante et ses meubles restés au presbytère. Lui-même et plusieurs paroissiens avaient été emmenés par les Allemands dès leur arrivée. Détenus au fort de Bondues, ils avaient craint pour leur vie avant d’être finalement relâchés.
Les combats continuent du côté de Wijtschate, tandis qu’à Saint-Éloi, une offensive britannique a échoué.
À Ypres, l’organisation de la lessive des sous-vêtements des soldats anglais doit être revue. Faute de linge propre, certaines unités ne peuvent pas monter en ligne. Un capitaine a conclu un accord avec le prêtre Delaere pour envoyer quotidiennement douze femmes mariées, sélectionnées pour leur discrétion, laver les vêtements à la caserne d’infanterie. Elles doivent venir et repartir avec des sacs vides, recevront un salaire de 4 francs par jour ainsi qu’un repas, et travailleront de 7 h à 16 h avec une pause de trente minutes à midi. Un soldat sera chargé de leur apporter à boire.
Par ailleurs, la première bataille de Champagne s’achève sans avancée décisive. Les offensives françaises n’ont pas permis de modifier significativement les lignes de front.