Et mes bonbons

À Comines, un nouveau commandant de la place, Faber du Faur, prend ses fonctions. Les bombardements se poursuivent sporadiquement sur la ville, et les démarches administratives, comme l’obtention de passeports, deviennent très difficiles.
Dans la campagne environnante, la vie des civils reste marquée par les incertitudes et l’ingéniosité face à l’occupation et aux combats. Maurice Ceulenaere, un garçon de 12 ans, incarne cette résilience. Après avoir fui Comines avec son père dès l’arrivée des Allemands, leur périple les mène à Ploegsteert, un village sous la présence anglaise où les bombardements sont fréquents.
Au café du Bon Fermier, Maurice se retrouve à vendre des oranges et des friandises aux soldats britanniques, un commerce qui lui rapporte environ 5 francs par jour, une somme considérable comparée à la maigre solde d’un soldat français (1 sou par jour). Cependant, ce commerce n’est pas sans risques : un jour, lors d’un bombardement, il est abandonné par ses clients sans paiement, laissant le jeune garçon en larmes à la ferme du Secrétaire, un lieu particulièrement exposé au feu ennemi.

La vie à Ploegsteert illustre bien les efforts des civils pour tirer parti des circonstances : des barbiers improvisés opèrent malgré les interruptions dues aux tirs, et les femmes trouvent des revenus modestes en lavant le linge des troupes. Un boulanger avec sa charrette à chien qui livre son pain dans les bois du Ploegsteert.
Pendant ce temps, sur le front autour d’Ypres et de l’Yser, la situation est calme. Les attaques allemandes tant redoutées tardent à se concrétiser. À Poperinge, la classe de conscrits français de 1914 s’occupe à creuser des tranchées et à s’entraîner tactiquement, se préparant pour une offensive qui pourrait survenir à tout moment.