De la musique dans Comines

Dès 4 h du matin, une canonnade proche annonce une journée intense. Dans la nuit, les cuisines reviennent, et dès l’aube, le café est prêt pour les soldats. Le vin est réquisitionné pour le commandant, ainsi que des chevaux et leurs harnais.
Vers 10 h, un docteur allemand demande une petite voiture, et une grande est envoyée chercher des blessés à Dadizeele. Plus tard, des soldats arrivent, précédés de musique, ce qui est une première depuis l’occupation.
À la piscine, on soigne des blessés, dont quatre Anglais et un Français, Albin Claise, qui meurt vers midi.
Les troupes anglaises d’Essex reprennent position à 350 mètres au nord de la rue du Bois.
Le château de Madame Mahieu, entre Hollebeke et Voormezele, est désormais entre les mains allemandes après de violents combats. Les Allemands renomment la route d’accès au château “Damstrasse”. À 17 h, ils s’emparent de Spanbroekmolen, ce qui oblige les Français à reculer d’un kilomètre à l’ouest des hauteurs de Messines.

Le front se stabilise pour les mois suivants, les deux camps choisissant les tranchées en vue de l’hiver.
La journée est rude, mais la soirée est calme. Vers minuit, de nouvelles troupes arrivent, et le jardin, l’écurie, la remise, la tonnellerie et la cour se remplissent d’hommes, de chevaux, de chariots et de mitrailleuses, entraînant une nuit blanche.
Les Bavarois se déplacent de Comines à Warneton-Basseville, où leurs “Minenwerfer” achèvent de détruire systématiquement toutes les ruines servant d’abris aux tireurs d’élite ennemis. Peu après, ils sont envoyés vers Arras. Les troupes wurtembergeoises reçoivent les félicitations de leur roi en visite sur le front des Flandres.

Wijtschate repasse sous contrôle allemand. Georg Cohn, sous les tirs anglais et français, récupère 27 blessés sur le champ de bataille.
À l’international, la Grande-Bretagne occupe Chypre et, avec la France, déclare la guerre à l’Empire ottoman en réponse aux attaques sur les ports russes de la mer Noire.
Mort pour la patrie :
- Henri Desmarez, né à Ploegsteert le 12 octobre 1888, soldat au 1er régiment des Carabiniers, meurt entre le 24 octobre et le 5 novembre 1914 à Stuyvekenskerke.
Victimes civiles :
- Marthe Decaestecker, née à Pérenchies le 29 mai 1902, meurt lors d’un bombardement, et est enterrée à Houplines.
- Sa sœur, Madeleine Decaestecker, née le 21 septembre 1905, meurt à Ploegsteert.