Duel de grenades.

Voici quatre mois que, pour la première fois, nous avons vu arriver des soldats ; que le temps semble long ! Pourtant, comme en bien d’autres choses, on finit par s’habituer à l’occupation, d’autant plus que l’on est désormais laissé relativement tranquille.

Où est le temps des tranchées, des incursions nocturnes et des vols constants ? Le soldat nous inspirait alors de la crainte ; aujourd’hui, à la moindre incartade, on se plaint directement aux officiers.

Warneton reçoit presque chaque jour des obus ; bientôt, il ne restera plus rien de la ville. Quelle tristesse de voir tomber, une à une, les localités voisines sans savoir si nous connaîtrons le même sort ! Et plus tard, lorsque les réfugiés reviendront vers leurs anciennes demeures dispersées aux quatre vents, quel tableau amer découvriront-ils ?

Aujourd’hui, les soldats sont minutieusement passés en revue, des pieds à la tête, jusqu’au dernier bouton : demain, le roi de Bavière doit venir à Comines.

Au Gheer, un duel de grenades tirées au fusil s’engage et devrait se poursuivre pendant plusieurs jours, heureusement sans trop de dégâts.

Depuis Comines-France, on observe du côté d’Armentières et de Pérenchies des fusées, des projecteurs, des éclairs d’artillerie, des éclatements d’obus et des lueurs dans le ciel. C’est un spectacle saisissant. Sont-ce les nôtres qui attaquent ?

Le Kaiser décrète un blocus sous-marin autour des îles britanniques, déclarant qu’à partir du 18 février, tous les navires, y compris neutres, seront coulés sans avertissement dans cette zone de guerre. C’est le début de la guerre sous-marine illimitée.

À Ypres, les Anglais impressionnent par la rapidité avec laquelle ils prennent possession de la ville après le départ des Français, mais surtout par l’efficacité de leur organisation sanitaire.

Sources :

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