Les allemands tirent sur leurs troupes

Nuit encore agitée à Comines, avec un grondement constant de canonnades. Les effets de l’occupation continuent de se faire sentir dans la vie quotidienne.

Un nouvel arrêté de la Commandantur limite drastiquement l’activité des estaminets. Désormais, seulement six établissements belges à Comines-Belgique et onze à Comines-France sont autorisés à vendre de la bière, du vin et du café, choisis par les maires. À Comines-Belgique, les cabarets désignés sont : Cercle, Trompette, Fontaine, Vieux Saint-Eloi, Au Centre, et Cœur Joyeux. Cette mesure témoigne d’une surveillance accrue et d’un contrôle rigide sur la population.

La pression sur les civils s’intensifie, notamment avec une recherche plus stricte d’hommes pour effectuer les travaux forcés nécessaires à l’effort de guerre allemand.

Sur le front, l’activité reste féroce :

Les 2nd Monmouths prennent enfin la relève sur la ligne, permettant aux Essex de se retirer pour un repos bien mérité dans des cantonnements temporaires au sud de Ploegsteert. Ils profitent notamment des infrastructures de la Brasserie de la Lys, incluant de rares bains chauds, un luxe dans ces conditions de guerre.
Depuis l’installation de l’ambulance, 1 300 interventions ont été réalisées, allant de blessures légères à des cas plus graves. Les tirs mal ajustés de l’artillerie allemande sur leurs propres troupes ont été responsables d’une partie de ces blessés.

Avec l’aimable autorisation de Jean Michel Martin – www.carto1418.fr

Wijtschate, temporairement reprise par les Anglais, devient un point de tension critique. L’empereur allemand ordonne de reprendre le village, entraînant un regain de combats acharnés. Les tirs de lourds calibres, notamment de canons de 26 cm, dévastent la prairie voisine, transformée en un véritable carnage par l’intensité des bombardements.

À un niveau stratégique, les Allemands semblent redéployer des troupes stationnées le long de l’Yser vers le sud d’Ypres, indiquant une possible offensive dans ce secteur.

En arrière-plan, un développement symbolique se joue à Bruxelles, où une ordonnance impériale est placardée. Elle annonce que les compétences du roi Albert Ier sont désormais assumées par l’empereur d’Allemagne. Ce geste vise à affirmer l’autorité allemande sur la Belgique occupée, mais il souligne aussi les tensions politiques grandissantes dans une population largement loyale à son roi.

Sources :

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