On se bat pas loin

Les éléments de la Bay.K.D. (Bayerische Kavallerie-Division) et de la 6e K.D. avaient atteint la ferme Pillegrems (ferme Leterme) et le hameau du Gapaard, tandis que le Jäger Detachement Petersen tenait en force les positions à Amerika et Ten-Brielen. Les hommes du 1er bataillon des Scots Guards étaient retranchés à Kruiseecke, déterminés à repousser l’avance ennemie.

La 3e batterie B.K.D., mise à la disposition du groupe Petersen à Ten-Brielen, infligea des pertes sérieuses aux défenseurs de Kruiseecke attaqués par les chasseurs bavarois. Dès le matin, à Ten-Brielen, le bruit des mitrailleuses et du canon se faisait entendre. Les combats se déroulaient entre les chemins de Zandvoorde, Amérique, Schiethoek, Koelenberg et le Nouveau Kruiseek. De nombreux blessés étaient amenés et recevaient les premiers soins au cabaret « Au Lion Blanc » avant d’être évacués vers Comines et Wervik par des ambulances.

Arrivée des Bavarois à Comines Belgique Rue du Faubourg – Fonds SHCWR

Cependant, la 54e division de réserve du Wurtemberg n’était plus capable de continuer les combats, mais un ordre urgent parvint au commandement, demandant au XXVIIe corps de réserve d’avancer. La division tenta alors une attaque latérale au sud de Beselare, vers den Ouden Hond et le carrefour entre le Nouveau et le Vieux Kruiseek. Les Anglais, postés au Nouveau Kruiseek, tirèrent sans relâche sur les Allemands, semant la confusion dans les rangs ennemis. Craignant une brèche dans leur ligne, le commandement allemand ordonna finalement le retrait de la cavalerie et des colonnes de réserve, qui durent se replier en toute hâte vers Menin.

À Comines Belgique, personne ne dormait tranquillement. Toute la nuit, des convois revenaient de Wervicq, tandis que le canon tonnait presque sans interruption. Des habitants se réfugiaient dans les caves et les ressources devenaient rares. La réquisition allemande à Comines Belgique se poursuivait, demandant 30 000 kg d’avoine, 10 000 pains, des cigares, et une contribution de guerre de 20 000 francs. La famine semblait inévitable avec la population presque doublée en raison des nombreux réfugiés de Warneton.

Les combats s’intensifiaient à Messines, tandis que la canonnade se rapprochait des bords de la Lys, vers Warneton. À l’ambulance, des blessés continuaient d’arriver, et de nouveaux lits étaient préparés. Toute la journée, des troupes allemandes traversaient la place de Comines France, se dirigeant vers Deûlémont, le Corentje et la voie romaine. Le soir, des incendies étaient visibles dans la direction de Ten-Brielen et Warneton, et des maisons brûlaient au Corentje.

Vers 20 h 30, une fusillade intense éclata près de la gare belge et de la Gaie-Perche, se prolongeant pendant deux heures avant de s’apaiser. Le canon grondait par intermittence. Les Olga Dragoner, ayant combattu en Lorraine, arrivaient à Comines pour participer à une grande offensive contre les positions britanniques de Geluveld, Zandvoorde et Hollebeke. Craignant un tir allié imprévu, ils occupèrent des tranchées hâtivement renforcées à Schoonveld et près de Zandvoorde. Ce jour-là, tout se limita à une manœuvre imprudente de deux escadrons de Royal Horse Guards, rapidement repoussée par le 9e Hussards.

Les Allemands établissent des ponts de bateaux sur la Lys et massent des troupes dans le secteur.

Pendant ce temps, à Comines France, les troupes allemandes continuaient de passer, venant de Quesnoy et se dirigeant vers Deulémont et le Corentje. Plus au sud, les Anglais se trouvaient à Armentières, le Corps Indien à Bailleul et le 1er Connaught Rangers à Wulvergem.

À Langemarck, une offensive allemande fut lancée, et la ferme du Damier tomba aux mains de l’ennemi. Les combats étaient acharnés, et plusieurs victimes furent déplorées.

Mort pour la patrie :

CAILLIAU Maurice, né à Neuve-Église 16 juillet 1891. Soldat au 2eme régiment de Ligne, mat. 57041. Aujourd’hui , disparu à Stuyvekenskerke. Croix de chevalier Léopold II.

Victime civile :

DEBACQ Jules est né à Ploegsteert le 12 mars 1887, décède à l’hôpital d’Armentières, ce jour à 21h, à l’âge de 27 ans. La maison de Jules brûle, touchée par un obus incendiaire. Il s’en va sauver ce qu’il peut. En revenant, il est touché par une balle. Il porte sous le bras le régulateur qu’il a reçu de son parrain pour son mariage. Il panse sa blessure avec le foulard qu’il porte autour du cou et se rend à l’ouvroir de Ploegsteert, transformé en infirmerie par les Anglais. De là, il est conduit en ambulance à l’hôpital d’Armentières où il décède. Seul son père, Charles Louis, peut assister à l’enterrement car un laisser-passer (Schein) est nécessaire pour se rendre à Armentières. Son épouse attend une naissance pour janvier !… Ce sera un fils qui portera le même nom que son père : Jules.

Sources :
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