Calme relatif sur le front

La bataille continue avec intensité.
Depuis plusieurs jours, le temps est doux, parfois même agréable. Ce matin surtout, le soleil brille. Ce beau temps incite les avions à sortir. Un avion français passe plusieurs fois au-dessus de nous et reste plus d’une heure dans les environs. Les canons et mitrailleuses, postés sur la grand’place et au Rond-Point, tirent sur lui avec un vacarme assourdissant. Des balles tombent dans la cour et sur le toit de la brasserie Dumortier, et personne n’ose bouger.

Pendant le dîner, des obus frappent Comines-France, près de la gare. L’un d’eux détruit la maison de Noël, plafonneur. Hier, la musique militaire jouait encore, mais aujourd’hui, tout est silencieux.
Le soir, les tirs de fusils, toujours dans les mêmes directions, semblent se rapprocher.
À Ypres, les malades hospitalisés sont évacués vers Furnes. Il ne reste qu’un seul médecin civil dans la ville, le Dr Van Robaeys, qui semble indifférent au danger.
Un communiqué français signale un calme relatif sur le front, avec une légère avancée au nord-est de Nieuport et au sud d’Ypres, le long de la voie ferrée en direction de La Bassée.
La bataille de l’Artois commence. Les troupes françaises lancent une offensive contre les positions allemandes dans le nord de la France.