Survivre grâce à l’eau saumâtre

La nuit est agitée, le canon gronde très près et la fusillade dure jusqu’au matin.
Au lever du jour, le canon s’éloigne légèrement en direction de Warneton, mais reste aussi intense vers Zandvoorde. De nouvelles troupes arrivent à Comines France, et l’on annonce l’arrivée de 20 000 autres soldats qui, pour l’instant, logent dans les fabriques.
Au poste de soins, on amène un jeune soldat allemand blessé. Bloqué seul entre les lignes pendant dix jours, il a survécu en buvant l’eau stagnante d’un trou d’obus où il était resté bloqué.

Les hommes valides sont réquisitionnés pour des travaux divers (routes, ponts, nettoyage des rues), tandis que les arbres des prairies sont utilisés pour réparer les ponts. La paille pour les litières devient introuvable, créant une situation insalubre, et le pain est désormais fabriqué avec du froment germé.
Les boissons manquent à Comines : bière, vin, limonades. Les brasseries sont arrêtées depuis longtemps, les cheminées demeurant éteintes. À Wervicq, cependant, les brasseries fonctionnent encore à plein régime.

Le soir, le canon et la fusillade reprennent de plus belle, comme la nuit précédente. Falkenhayn s’inquiète de la lenteur des opérations, constatant que Calais est toujours sous contrôle allié, tout comme Ypres et le mont Kemmel qu’il voulait prendre. Il apprend de plus que l’armée allemande pourrait manquer de munitions d’ici six jours.
Le régiment allemand I.R. N° 132 pénètre enfin dans Zwarteleen après deux échecs successifs au Calvaire et à la Côte 60. Quelques canons y sont placés, mais les résultats escomptés ne se concrétisent pas, car la guerre de position s’installe.
À Dixmude, la situation bascule : la ville tombe aux mains des Allemands, et 500 prisonniers alliés sont envoyés en détention.
Victime civile :
- GOUSSEY Gustave, né à Ploegsteert, le 3 mars 1900. Décédé à Ploegsteert, aujourd’hui à 11 h., âgé de 14 ans. Il jouait aux cartes « au pot » pour de la petite monnaie avec quelques camarades, installés sur le trottoir en face de l’atelier de Cyrille Logie, le charron, aujourd’hui connu sous le nom « Au Colombophile ». Soudain, un obus tomba et frappa Cyrille de plein fouet, le tuant sur le coup.