La guerre ne change absolument rien aux lois de l’Eglise

Les messes continuent de se tenir à la chapelle des Sœurs, l’église étant réservée aux soldats et interdite au clergé. Trois messes sont célébrées, à 7 h 30, 8 h 30 et 9 h 30. À la messe de 9 h 30, une foule nombreuse s’y presse malgré l’espace restreint. Quelques soldats y assistent également.
Après la messe, des militaires, nombreux, reviennent de l’église en cortège, accompagnés par une musique militaire qui joue tout au long de la journée, comme les jours précédents.
Les brasseries font face à des réquisitions régulières, notamment de bière et de fûts, qu’elles peinent à conserver. Les écuries et remises restent encombrées de chevaux, d’hommes, de chariots et de voitures, tandis que les cabaretiers réclament de la bière, qu’ils commencent à manquer.
Le soir, la fusillade reprend vers Warneton.
Après la grand-messe, le docteur Foohs revient à la chapelle, plus calme. Il informe le curé qu’après son passage à la commandanture, la décision a été prise de déplacer les offices dans les écoles. Le curé lui répond fermement que la guerre ne modifie en rien les lois de l’Église, qui restent supérieures à toute autorité. Il affirme ne pas reconnaître de valeur aux ordres du commandant de place dans ce domaine, qu’il considère comme une simple manifestation de force brutale. La discussion se termine dans une atmosphère plus apaisée.
Du haut du Mont des Cats, un journaliste du journal Le Temps observe le paysage ravagé. Depuis les cheminées d’Armentières jusqu’aux tours d’Ypres et aux fumées des explosions sur l’Yser, il compare la scène désolée à une peinture des maîtres anciens. L’aubergiste local lui décrit la vision nocturne : un ciel embrasé, illuminé par des éclairs incessants.
Pendant ce temps, les attaques françaises sur Cambrai échouent une nouvelle fois.

Sources :
Référence :
- Tome 2 – SHCWR
- Tome 12 – SHCWR
- Ieper 1914