Calendrier de travail
Il fait froid dans l’église Les nuits sont toujours des nuits de combat. On réquisitionne tout ce qui se trouve à Comines ; plus aucune vivres ne sont disponibles. Tous les vélos sont réquisitionnés et entreposés dans l’ancienne église. Ancienne église de Comines Belgique – Fonds SHCWR Peu de monde assiste aux messes. Les habitants n’osent pas sortir de chez eux ; de plus, il fait froid dans l’église, car la plupart des fenêtres sont brisées. Les soldats allemands cherchent désespérément des journaux belges, mais depuis l’occupation, il n’y en a plus. Ils souhaitent des nouvelles locales car ils n’ont…
Repoussé à Kruiseek La matinée à Comines est calme. Le canon gronde toujours, tantôt vers Warneton, tantôt vers Ten-Brielen et Cruyseecke. Des aéroplanes survolent continuellement la ville, et les Allemands leur tirent dessus. Des décharges tombent même sur la toiture des maisons. Les Allemands se lancent à nouveau à l’assaut de Ten-Brielen. Les Scots Guards sont surpris, et la 20e brigade d’infanterie britannique est définitivement repoussée de Kruiseek. Des civils sont rassemblés dans un champ de betteraves, juste à côté de la place, près du cabaret « A ma Campagne ». Ils sont déplacés vers Wervik. En chemin, une colonne…
Des travailleurs réquisitionnés Les prisonniers civils de Ten-Brielen, qui ont été emmenés à Wervik hier, sont maintenant conduits à Lille, sous la menace d’y être fusillés. Ils sont enfermés dans la citadelle, où ils passeront cinq longues journées, terrifiés. Chaque jour, ils ne reçoivent qu’un morceau de pain et de l’eau, mais personne n’a réellement faim, car devant la mort imminente, l’appétit disparaît. Chaque matin, ils se demandent si l’exécution aura lieu ce jour-là, et chaque soir, si cela se fera durant la nuit. Tous sont convaincus que la mort les attend, et c’est en silence que chacun pleure pour…
Renforts français sur l’Yser. La nuit a été relativement calme, bien que ponctuée de fusillades et du bruit du canon. Dès 7 h 30 du matin, un aéroplane survole la zone, et des tirs sont dirigés contre lui. L’écurie de la brasserie Dumortier est continuellement remplie de chevaux, tandis que des réquisitions de vin se poursuivent. Il n’y a pas de combat rapproché durant la journée, mais le soir, un aéroplane allemand lance des signaux lumineux dans une semi-obscurité. Sur le front de l’Yser, l’armée belge, épuisée par sa résistance acharnée, reçoit enfin les renforts tant attendus. Les troupes françaises…
Tout s’accélère. À Comines, dès 6 h 30, une vive canonnade et des fusillades retentissent du côté de Ten-Brielen et Wervicq, accompagnées de survols d’aéroplanes dès le matin. Vers 16 h, la canonnade reste intense dans cette direction, tandis que de nombreuses troupes traversent la ville toute la soirée, jusque tard dans la nuit. À Saint-Yvon, le 106e régiment d’infanterie allemand soutient la 4e division de cavalerie dans une attaque venant du cabaret des Chasseurs et de la Fabrikstrasse, près de la ferme de la Truie, ainsi que vers l’ouest depuis la ferme de la Douve. Les deux assauts échouent.…
Hollebeke tombe Vers 7 h, les officiers allemands de Comines se mettent en route pour leurs opérations. À 9 h, un chariot et un cheval sont réquisitionnés pour collecter de la paille destinée aux blessés se trouvant dans plusieurs endroits, dont la nouvelle église de Comines, en Belgique, celle de Comines, en France, ainsi qu’au Patronage et à la Tannerie Bourgeois. Les chaises de l’église ont été déplacées sur la place, et 400 bouteilles de vin sont réquisitionnées. Offensive générale sur l’ensemble du front de la IVe et VIe armée allemande. La journée est marquée par un lourd bombardement, concentré…
Visite du Kaizer La veille de la Toussaint 1914 à Comines s’accompagne d’une tension intense. La ville est envahie par un flot continu de soldats allemands, alors que la population locale se retrouve sans farine ni viande, rendant la situation difficile. Les bâtiments, dont l’ambulance des sœurs d’Orléans, sont rapidement réquisitionnés. Malgré leurs protestations, la chapelle est transformée en salle de soins, contraignant les religieuses à déménager le Saint-Sacrement et à défendre leur espace contre des officiers parfois arrogants et oppressants. Ballon captif – fonds SHCWR Dans les rues, les soldats allemands envahissent les lieux et les incidents se multiplient,…
La Turquie entre en guerre aux côtés des Empires centraux A l’aube, la ville de Comines subit une atmosphère saturée de tension et d’angoisse, tandis que les troupes et les chariots défilent sans relâche, empêchant toute tranquillité. Dès 4 heures, le bruit du canon retentit du côté de Warneton, marquant le début d’une journée sanglante. En ce jour de Toussaint, les cloches sont silencieuses, et les rares messes rassemblent peu de fidèles. Pendant la première messe, vers 7h30, de violents bombardements secouent les environs, donnant un aperçu des combats intenses à venir, et rappelant tragiquement que la Mort continuera de…
Jours des morts. La misère règne dans toute la ville. Dès 4 h, la canonnade reprend vers Warneton et Ypres, et le régiment bavarois Kgl.Bay. 22 I.R prend Wytschaete. Très tôt, des aéroplanes sont en vol, sous le feu des tirs antiaériens. À 10 h, le général français d’Urbal lance une contre-attaque pour reprendre du terrain entre la Douve et Messines, repoussant l’ennemi vers Houthem. Un réfugié rapporte que Messines est occupée par les Allemands, entrés à la baïonnette, laissant la ville en ruines, tout comme le Bizet. Le Bizet en ruines – Fonds SHCWR Le déplacement de pièces à…
La messe est en allemand La journée s’annonce calme, bien que le canon gronde au loin dès le matin. Des aéroplanes circulent avec des signaux, et un ballon captif est visible vers Comines France. Par moments, des troupes passent, et les greniers ainsi que les écuries sont envahis de soldats allemands. Pour la première fois, deux aumôniers allemands célèbrent une messe dans notre église. Les Allemands installent un casino dans le presbytère ! Café Saint Anne Rue de Wervicq – Fonds SHCWR Le canon cesse vers midi. Des blessés sont amenés à l’église, où les chaises ont été jetées dehors…
Un français du midi blessé Dès 6 h 30, deux cuisines s’installent dans la brasserie Dumortier. Les voitures sont déplacées pour laisser la place aux chevaux, car l’écurie est bondée. Les soldats allemands viennent en file chercher et manger leur ration. Le soir, les cuisines partent, mais les soldats restent loger. Cavaliers allemands dans Comines – Fonds SHCWR À l’église, on trouve quatre ou cinq blessés, dont un Français du Midi, bien soigné malgré une blessure légère. Les lits libres dans les maisons sont occupés par l’envahisseur, et dans certaines habitations, jusqu’à 17 officiers s’installent à table. Ils demandent même…
De la musique dans Comines Dès 4 h du matin, une canonnade proche annonce une journée intense. Dans la nuit, les cuisines reviennent, et dès l’aube, le café est prêt pour les soldats. Le vin est réquisitionné pour le commandant, ainsi que des chevaux et leurs harnais. Vers 10 h, un docteur allemand demande une petite voiture, et une grande est envoyée chercher des blessés à Dadizeele. Plus tard, des soldats arrivent, précédés de musique, ce qui est une première depuis l’occupation. À la piscine, on soigne des blessés, dont quatre Anglais et un Français, Albin Claise, qui meurt vers…
Jour de répit Les établissements de bains de Comines France sont réquisitionnés pour être transformés en hôpital. Pendant ce temps, un avion allié survole la région de la Garde Dieu, surveillant les mouvements ennemis. Edmond Hosten, professeur au Grand Séminaire, arrive en habits civils depuis Warneton et s’installe chez l’Abbé Jules Plovier. Dans la région, l’état-major du 6e régiment bavarois prend position à Dadizele, et les troupes allemandes avancent dangereusement vers l’ouest de Wijtschate, capturant la ferme Hollandse Schuur appartenant à la famille Leterme sur la route de Vierstraat. Musique militaire allemande – Fonds SHCWR Près de Groenenburg, le IIe…
Sous les tirs d’artillerie Un grand mouvement de troupes marque la journée, avec des déplacements incessants dans toutes les directions et le passage de prisonniers français. À Comines France, une lourde contribution de guerre est exigée de la population, fixée à 250 000 francs. À Ypres, les bombardements commencent dès 4 h 30 du matin et s’intensifient, marquant un jour difficile pour la ville. Ypres Vue aérienne – Fonds SHCWR Après une semaine de combats acharnés, les I et III Bataillons du régiment bavarois, ayant perdu environ les trois quarts de leurs hommes, fusionnent sous les ordres du Hauptmann Butterfass,…
Convois de munitions La journée commence brusquement, les habitants étant réveillés par le bruit du canon. Les autorités allemandes reviennent recenser les civils pour des travaux supplémentaires, car le nombre de personnes des jours précédents n’a pas suffi pour répondre aux besoins militaires. La pénurie de vivres devient de plus en plus préoccupante, plongeant la population dans l’angoisse. Dans le ciel, des avions alliés survolent la région, sous les tirs réguliers. Des convois de munitions passent par la Garde Dieu, signe de l’intensification des préparatifs militaires. Un convoi similaire à Linselles – Fonds SHCWR Sur le terrain, les Britanniques lancent…
Un victime civile cominoise La journée s’annonce éprouvante sous une chaleur étouffante. Dès 4 heures du matin, le canon tonne intensément du côté de Cruyseecke et Frelinghien. Un drame frappe la communauté locale lorsque le boulanger Deturck est tué par une bombe larguée par un avion allié. Pendant ce temps, les civils réquisitionnés s’emploient au nettoyage des rues, à l’entretien des nouvelles routes, et à l’extinction des incendies. Sur le front, le général anglais de Lisle se montre très impressionné par la précision des tirs de l’artillerie française. Deux officiers britanniques, observant les batteries françaises, adressent la parole à un…
Des obus dans l’église Durant toute la nuit, de nouvelles troupes allemandes arrivent depuis Wervicq, alors que le grondement du canon s’éloigne. Les pénuries alimentaires se font de plus en plus pressantes : les habitants n’ont accès qu’à des pommes de terre et du pain, qu’il faut réserver à l’avance et parfois aller chercher plusieurs fois. Pour la journée, la promesse d’obtenir du pain noir apaise quelque peu les esprits. Soldats allemands Wervik – Fonds SHCWR Sous l’occupation allemande, le drapeau allemand flotte désormais sur l’église, et le clergé a dû remettre toutes les clés. Vers 10 heures, un commandant…
Quelle journée La journée est très chaude, et le canon gronde intensément autour de Comines. L’artillerie allemande déploie une force de feu sans précédent, avec des tirs intenses de tous calibres pendant deux heures, avant qu’un calme soudain ne précède le mouvement des troupes. Des obus explosent près de la rue de la gare, de l’hôpital, et dans les quartiers ouvriers à Comines France. Un commandant venant de Valenciennes annonce l’installation de munitions dans l’église tout en demandant que les offices continuent. L’espace réservé aux fidèles diminue peu à peu. Hôpital civil de Comines France avant 1914 – Fonds SHCWR…
Survivre grâce à l’eau saumâtre La nuit est agitée, le canon gronde très près et la fusillade dure jusqu’au matin. Au lever du jour, le canon s’éloigne légèrement en direction de Warneton, mais reste aussi intense vers Zandvoorde. De nouvelles troupes arrivent à Comines France, et l’on annonce l’arrivée de 20 000 autres soldats qui, pour l’instant, logent dans les fabriques. Au poste de soins, on amène un jeune soldat allemand blessé. Bloqué seul entre les lignes pendant dix jours, il a survécu en buvant l’eau stagnante d’un trou d’obus où il était resté bloqué. Soldat allemand blessé – Fond…
La forêt de Wijtschate tombe Le canon tonne rudement toute la nuit vers Zandvoorde, et le son se rapproche également de Warneton. De nouvelles troupes affluent, tandis que le temps change, se refroidit, et la pluie commence. Toute la journée, le canon résonne dans toutes les directions sauf vers Wervicq. À Comines France, une longue file de prisonniers français défile selon un itinéraire invariable : venant de Belgique, ils remontent la rue du Pont, traversent la Place, puis empruntent la rue de la République jusqu’à la rue de la Gare, où des trains les mènent vers une destination inconnue. Parmi…
Office pour catholiques et protestants Temps abominable, tempête de neige. La journée ressemble à la veille : fusillades et canon se rapprochent la nuit et le jour. Il est presque impossible de sortir de chez soi, à peine peut-on se rendre chez le coiffeur pour se faire raser. Un office pour les catholiques et un autre pour les protestants sont célébrés à l’église sans en avertir le curé, et les aumôniers catholiques ne protestent pas. Une ambulance s’installe dans la nouvelle fabrique Ducarin à Comines, France. Les dernières sœurs quittent le Gheer. Sœur Candide, sœur Victor-Marie et sœur Alphonse-Marie partent…
La neige fait son apparition Neige et froid glacial. Toute la journée, le temps reste détestable, et l’après-midi le canon gronde si près que tout tremble. Les soldats vont et viennent sans cesse, tandis que les civils, de plus en plus rares dans les rues, sont chaque jour réquisitionnés pour des travaux. La matinée est assez calme, avec un concert sur la place de Comines-France. Les catholiques et les protestants tiennent de nouveau des offices dans l’église. Concert de musiciens allemands sur la place de Comines France – Fonds SHCWR Les recrues françaises de la classe 1914 montent au front…
Tempête de pluie et de grêle frappant les belligérants. Nuit agitée, suivie d’un calme total au matin. À l’ambulance, le travail ne manque pas. Toute la journée, le canon gronde sous un ciel pluvieux, tandis que le combat autour d’Ypres reste acharné. Le 16e Bavarois déloge les Français du bois, désormais nommé Bayern Wald en leur honneur. À l’est d’Ypres, la Garde prussienne constate amèrement l’échec de toutes ses tentatives pour prendre la ville. La boue s’incruste dans la vie quotidienne, et Georg Cohn réalise l’horreur et le mensonge de la guerre. Après des combats violents, les Allemands occupent la…
De la boue jusqu’aux genoux des chevaux Quelques cas de typhus apparaissent à Comines, entraînant l’évacuation du café Belle Vue. La misère se fait de plus en plus sentir. La bière devient introuvable, sauf à Wervicq, où quelques brasseurs osent encore en produire. Le vin et les liqueurs manquent également. Les autorités publient l’ordre de vider les citernes, craignant des épidémies. Café La Belle Vue – Fonds SHCWR Le bruit du canon s’éloigne, et hormis l’occupation allemande, on pourrait presque oublier la guerre. Les réquisitions continuent : notre dernière voiture est prise. On se demande ce qui restera après la…
Fin de la première bataille d’Ypres. Le temps est superbe, avec les derniers rayons chauds du soleil. De nombreux aéroplanes traversent le ciel, parfois jusqu’à six en même temps, accompagnés de deux ballons captifs. Ballon captif allemand – Fonds SHCWR Le canon gronde à nouveau avec force vers Kruiseke. Geluwe est bombardée, mais pour la première fois depuis un mois, Comines échappe à la canonnade. Henri Vanwindekens reste prisonnier à Lille, où il travaille à la gare. À l’est d’Ypres, les Français remplacent les Anglais dans les tranchées et prennent en charge tout le saillant. Les troupes britanniques partent se…
L’hiver devient le principal ennemi Le temps change brusquement : il neige à gros flocons, puis gèle. Une nappe épaisse de neige se forme. L’hiver arrive tôt, accentuant la misère à Comines. Le canon gronde fortement vers Kruiseke, et le temps sec amplifie l’écho jusqu’à Linselles. Dans les tranchées, les soldats pataugent dans la boue mêlée de neige fondante. La situation devient intenable, et les velléités d’attaque diminuent des deux côtés. Seule l’artillerie continue ses destructions. Militaires allemands devant Saint Médard à Wervik – Fonds SHCWR Quatre jours après la prise de Zwarteleen par la 61e Brigade allemande, le I.R.…
L’infanterie allemande traverse Comines Une forte gelée matinale maintient la neige au sol. De nouvelles troupes d’infanterie passent dans la région. Les Allemands, figés par le froid, montrent peu d’activité, et beaucoup de leurs soldats paraissent très jeunes. La journée reste calme : aucun coup de canon ne se fait entendre. On recommande de ne pas boire d’eau non bouillie. Le charbon devient difficile à conserver, car une partie est réquisitionnée. Dans les fermes, les Allemands enlèvent le lin, l’avoine et même le blé non battu pour en faire de la litière ou des couchettes pour les soldats. À Comines-France,…
Evacuation de l’asile d’aliénés à Ypres Le temps est magnifique, bien que le froid soit intense avec un vent glacial venant du nord-est. L’heure allemande nous est imposée. On entrepose un peu de charbon et de briquettes dans les caves pour se préparer aux rigueurs de l’hiver. La journée reste calme, aucun canon ne se fait entendre, sauf vers 18 heures, du côté de Roulers. Les Anglais retirent leurs troupes du secteur d’Ypres, remplacées par les Français. Ils maintiennent provisoirement leur position sur un front allant de Wytschaete-Messines jusqu’à La Bassée, en attendant l’arrivée de renforts. Avec l’aimable autorisation de…
Les deux Comines sont bombardés Le froid s’intensifie. Le canon retentit dans le lointain toute la nuit et continue pendant la journée. Des aéroplanes survolent la région, ciblés par des tirs, tandis que deux ballons captifs restent stationnés au même endroit. Une nouvelle annonce est publiée, rappelant pour la 5e ou 6e fois que tous les hommes âgés de 16 à 55 ans doivent se présenter à 7 h devant la mairie sous peine de perquisitions et de déportation en Allemagne. Une contribution de guerre pourrait également être imposée à la ville en cas de non-respect. La grand-messe est célébrée…
L’état-major à 200 m de Comines La nuit est marquée par des fusillades et des tirs de canon. Vers 2 h du matin, un obus traverse la ville. Toute la journée, la canonnade se rapproche. Le soir, une vive fusillade éclate vers Zandvoorde, et de nouveaux obus, bien espacés, passent sur Comines. THE FIRST BATTLE OF YPRES, OCTOBER-NOVEMBER 1914 (Q 57228) Soldiers of the 2nd Battalion, Scots Guards in the hastilly constructed trenches near Zandvoorde, October 1914. Copyright: © IWM. Original Source: http://www.iwm.org.uk/collections/item/object/205304086 Le gel solidifie les chemins, permettant à Georg Cohn de se rendre à Comines, où la ville…
L’artillerie allemande semble se calmer La nuit est marquée par une fusillade incessante et des coups de canon si violents qu’ils font trembler les maisons. Le froid et le manque de tout rendent insupportable l’idée d’un retour forcé dans les caves. Le major von Faber du Faur, commandant de la place et membre du 4ᵉ régiment de chevaux légers bavarois, exerce son autorité avec compétence sur les deux Comines. Il déclare au curé Delporte : « Pour le moment, il n’y a plus deux Comines, c’est un Comines allemand. » Dans l’après-midi, une quinzaine d’obus s’abattent dans les prairies et…
Il n’y a plus deux Comines La nuit a été éprouvante, marquée par un combat intense. Ce matin, de nombreuses troupes quittent la ville en direction de Warneton et Wytschaete. Vers 9 h, le nouveau commandant de Comines-France rend visite au curé. À cette époque, une seule Kommandantur gérait les deux Comines. Le commandant, courtois et bien élevé, déclare : « Monsieur le Curé, pour le moment, il n’y a plus deux Comines ; c’est un Comines allemand ! » Le curé lui répond : « Pas encore, Commandant. Pour cela, il faudrait la paix. Vous n’êtes encore que l’occupant.…
Des civils allemands à Comines La nuit reste marquée par de violentes fusillades et une canonnade intense, particulièrement vers Zandvoorde. THE FIRST BATTLE OF YPRES, OCTOBER-NOVEMBER 1914 (Q 57232) Soldiers of the 2nd Battalion, Scots Guards digging trenches near Zandvoorde, October 1914. Copyright: © IWM. Original Source: http://www.iwm.org.uk/collections/item/object/205306636 Ce matin, des civils allemands, hommes et femmes, arrivent en ville, tandis qu’un vent violent souffle. La cour de la brasserie Dumortier est réquisitionnée pour y installer une maréchalerie, où tous les chevaux sont ferrés à neuf. Attelage allemand – Fonds SHCWR L’église se remplit de munitions, ne laissant que le chœur…
Une sentinelle allemande tuée La nuit reste semblable aux précédentes, marquée par les combats. À Comines, les Bavarois prennent la relève des troupes de Hesse. La ville déborde de soldats et accueille également cent-cinquante civils allemands. Le combat semble se rapprocher. Vers 22 h, cinq shrapnels sifflent au-dessus des habitations. Le premier provoque un fracas épouvantable près de la rue de Wervicq. Un autre obus tombe à proximité de l’hospice, situé entre les deux rivières et voisin du couvent. L’explosion tue une sentinelle allemande, enterrée ensuite dans le jardin de l’hospice. Sœur Thérèse, présente non loin lors de l’accident, échappe…
Des chasseurs alpins à Ypres Un pont de Comines est détruit. Le vent souffle avec violence. Dans la matinée, l’intendance et les cuisiniers quittent la ville, en route pour Lille. Georg Cohn procède à l’amputation d’un garçon de 16 ans blessé au combat. Les camarades du jeune soldat le soutiennent avec une grande gentillesse. L’obus tombé la veille s’est écrasé à quelques mètres du petit pont, entre les maisons Ferrant et d’Ennetières. Les deux bâtisses ont subi d’importants dégâts : leurs façades sont éventrées et les murs transpercés. Rue du Fort Comines – Fonds SHCWR À la brasserie Dumortier, on…
Plus de culte dans l’église La nuit commence avec de fortes canonnades et des fusillades dans le lointain, se rapprochant progressivement au matin. À 8 h, l’office protestant a lieu, suivi de l’office catholique pour les soldats allemands. Ensuite, la messe pour la population se tient à 10 h. Il faut entrer par la sacristie, car la place de l’église est parcourue de larges passerelles en planches neuves, disposées dans tous les sens. Parc Pionniers devant église Saint Chrysole Comines Belgique – Fonds SHCWR L’église est pleine de matériel militaire : mitrailleuses à l’entrée, pelles, bêches, pioches, poêles, sacs et…
Des civils travaillent pour l’armée allemande Les fusillades et le canon continuent sans relâche. Pendant la journée, les combats semblent se concentrer entre les Quatre-Rois et Deûlémont. Pour la première fois, le secteur de Zandvoorde reste silencieux. Le feu est désormais tout proche, et l’inquiétude grandit : que va-t-il nous arriver ? À l’hôtel de ville de Comines-France, des négociations ont lieu avec le commandant de place pour conserver l’église comme lieu de culte. Celui-ci propose d’utiliser la chapelle des Sœurs de Notre-Dame, entre les deux ponts, et celle des Sœurs d’Orléans, rue de Wervicq. Cependant, cette dernière, déjà transformée…
Et mes bonbons À Comines, un nouveau commandant de la place, Faber du Faur, prend ses fonctions. Les bombardements se poursuivent sporadiquement sur la ville, et les démarches administratives, comme l’obtention de passeports, deviennent très difficiles. Dans la campagne environnante, la vie des civils reste marquée par les incertitudes et l’ingéniosité face à l’occupation et aux combats. Maurice Ceulenaere, un garçon de 12 ans, incarne cette résilience. Après avoir fui Comines avec son père dès l’arrivée des Allemands, leur périple les mène à Ploegsteert, un village sous la présence anglaise où les bombardements sont fréquents. Au café du Bon Fermier,…
Les vases sacrés de Wytschaete à Comines Nuit toujours agitée à Comines, avec des bruits de combats constants. Dans ce contexte troublé, une nouvelle note d’activité : après près de deux mois d’arrêt, la brasserie Dumortier redémarre ses opérations, un signe de retour partiel à une certaine normalité. Les Bavarois commencent à arriver en ville en rotation : ils passent deux jours à Comines avant de repartir au front, notamment à Houthem. Cette organisation reflète l’épuisement des troupes allemandes sur des fronts si rapprochés. Pont de chemin de fer à Houthem – Fonds SHCWR Un épisode surprenant se déroule à…
Les allemands tirent sur leurs troupes Nuit encore agitée à Comines, avec un grondement constant de canonnades. Les effets de l’occupation continuent de se faire sentir dans la vie quotidienne. Un nouvel arrêté de la Commandantur limite drastiquement l’activité des estaminets. Désormais, seulement six établissements belges à Comines-Belgique et onze à Comines-France sont autorisés à vendre de la bière, du vin et du café, choisis par les maires. À Comines-Belgique, les cabarets désignés sont : Cercle, Trompette, Fontaine, Vieux Saint-Eloi, Au Centre, et Cœur Joyeux. Cette mesure témoigne d’une surveillance accrue et d’un contrôle rigide sur la population. La pression…
L’église est réquisitionnée Nuit agitée et marquée par des tirs d’obus : neuf projectiles sont passés au-dessus de Comines, tombant dans les environs de la voie ferrée, entre la gare et le pont du chemin de fer. Le mauvais temps complique davantage les conditions de vie, avec une nuit de vent et de pluie rendant toute sortie en ville impossible. Sur le plan religieux, un nouveau coup dur est infligé à la communauté catholique. Le Commandant von Faber ordonne officiellement la fermeture de l’église paroissiale par une lettre succincte et autoritaire : « À partir de demain, votre église cesse…
« Nicht zu machen » Encore une nuit marquée par des fusillades, suivie d’une journée de pluie torrentielle, amplifiant l’angoisse et le repli des habitants. À l’aube, le curé de Comines tente de célébrer la messe dans l’église paroissiale, malgré l’interdiction formelle. En essayant d’entrer par la grande porte donnant sur la place, il est refoulé par deux soldats allemands armés : « Nicht zu machen » (Pas possible). Plus tard, même les aumôniers catholiques allemands se heurtent à ce refus d’accès, un acte qui scandalise M. Sponsel, l’aumônier en chef. Dans un échange animé avec le curé, il critique…
Des avions survolent Comines La fête de Saint-Nicolas est triste. La nuit est encore marquée par une fusillade intense. Le temps est sec, avec une gelée blanche. Le calme incite les avions à voler en grand nombre. On leur tire dessus, mais ils ne lancent pas encore de bombes. Cependant, les éclats de schrapnels, tirés par les canons, blessent ou tuent parfois des civils. De nouvelles troupes, très jeunes, arrivent par train. Les soldats fouillent les maisons pour retrouver des armes abandonnées par leurs camarades. Le lendemain, un officier apporte des ornements trouvés à Messines. Le surlendemain, on reçoit un…
Attaques continuelles au sud d’Ypres La nuit se déroule sans événement particulier. Des bombardements touchent les quartiers de la rue Gambetta et les maisons ouvrières. Rue Gambetta Comines France avant 1914 – Fonds SHCWR Les cabaretiers se plaignent de ne pas pouvoir vendre leurs boissons. Au sud d’Ypres, malgré les renforts et les nombreuses attaques allemandes, les Alliés résistent avec courage et empêchent tout progrès ennemi. À Ypres, les bombardements diminuent en intensité, offrant un répit à la ville. Sur le secteur de l’Yser, la matinée est agitée. Près de Pervijze, les Allemands lancent six barges, chacune transportant une cinquantaine…
Ambulanciers français à Ypres La fusillade continue du côté de Zandvoorde pendant la nuit et, malgré le bruit ambiant, elle reste audible dans la journée, accompagnée du grondement du canon. À Comines-France, des obus tombent sur la gare, les maisons ouvrières et la ferme Leroy. Le général français Dubois annonce une bonne nouvelle aux rares habitants encore présents à Ypres : le 10ᵉ Corps d’Armée français va bientôt s’y installer, apportant un soutien attendu pour soulager les prestataires de soins. THE FRENCH ARMY ON THE WESTERN FRONT, 1914-1918 (Q 51222) Three French soldiers in the Grand Place at Ypres. December…
Bourbier abominable le long de l’Yser La fusillade résonne encore la nuit, mais durant la journée, le canon reste silencieux. Les cabaretiers sont autorisés à rouvrir pour vendre bière, vin et café, sauf La Pomme d’or, fermée pour des raisons de moralité. La crainte d’un manque de malt pousse à des arrangements : de Wulf accepte d’en fournir 5.000 kg, à rembourser après la guerre avec 100 tonnes de bière. La brasserie Dumortier, quant à elle, croule sous les commandes, certains cabaretiers écoulant plusieurs centaines de litres de bière par jour. Le soir, de rares coups de canon se font…
Combats à Saint-Eloi Le canon gronde violemment autour de Warneton et Zandvoorde, et dans la matinée, les obus tombent près de Comines, sifflant dans l’air avant d’exploser. Les Allemands prennent la Cote 60, une petite hauteur stratégique située à un kilomètre au sud de Zillebeke, près de la voie ferrée Ypres-Comines. Bien que son altitude soit modeste, elle offre un point d’observation crucial dans cette région plate. Elle devient donc un enjeu majeur et change fréquemment de mains entre les deux camps. La position se trouve à environ 8 kilomètres de Comines-Belgique. Dans nos brasseries, ils mélangent les anciennes bières…
Une chapelle dans les classes La journée reste plutôt calme. Un jour, les tirs de fusillade et le grondement du canon se dirigent vers Hollebeke, un autre jour vers Warneton. Durant toute la journée, des concerts de musique militaire se tiennent en divers lieux de Comines : sur la grand-place, au coin du sentier de Ten-Brielen, dans la rue Neuve, et ailleurs. Pour éviter que les soldats catholiques ne prennent la place des civils à la chapelle, une nouvelle chapelle est aménagée dans les classes inoccupées d’une école. Ces salles ne sont plus utilisées depuis le début de l’occupation. Des…
Nous sommes les maîtres La nuit, on distingue clairement les éclairs des obus, mais la situation reste inchangée. Dans la journée, les Britanniques lancent un assaut sur la Birdcage, une redoute protégée par un enchevêtrement complexe de barbelés, d’où elle tire son nom. Cet assaut, situé dans un saillant à l’est du Bois du Gheer, échoue. THE GERMAN ARMY ON THE WESTERN FRONT, 1914-1918 (Q 23767) German stormtroopers moving through barbed wire. Copyright: © IWM. Original Source: http://www.iwm.org.uk/collections/item/object/205191859 Malgré une pénurie imminente de malt, les brasseries décident de brasser trois fois au cours de la semaine prochaine. Comme la veille,…
La guerre ne change absolument rien aux lois de l’Eglise Les messes continuent de se tenir à la chapelle des Sœurs, l’église étant réservée aux soldats et interdite au clergé. Trois messes sont célébrées, à 7 h 30, 8 h 30 et 9 h 30. À la messe de 9 h 30, une foule nombreuse s’y presse malgré l’espace restreint. Quelques soldats y assistent également. Après la messe, des militaires, nombreux, reviennent de l’église en cortège, accompagnés par une musique militaire qui joue tout au long de la journée, comme les jours précédents. Les brasseries font face à des réquisitions…