Le pillage commence

Dès que les Allemands arrivent à Comines, ils commencent à détruire systématiquement les fabriques : ils cassent et brûlent les métiers, volent les marchandises, utilisent les rubans et tissus pour allumer des feux ou comme litière pour leurs chevaux. Les maisons sont envahies : ils tuent des porcs dans les salons, montent des tonneaux de bière dans les appartements et les vident. Les maisons abandonnées sont totalement pillées.

Les soldats allemands ont avec eux des brochures imprimées avant la guerre, contenant des phrases en français pour faciliter le vol et terroriser la population.
La journée est relativement calme, avec quelques patrouilles. Le canon tonne dans la direction de Merville, Estaires et Bailleul, parfois à gauche, parfois à droite.
La peur s’installe parmi la population d’Ypres. Après une nuit angoissante, les habitants se demandent ce que l’avenir leur réserve. Les Allemands s’installent, tandis que d’autres troupes se dirigent vers Dikkebus, Kemmel et Poperinghe.
Un corps d’élite, les Hessois, passe brièvement en route vers le nord de la France, dirigé par le Prince Max de Hesse, qui mourra au Mont des Cats le 12 octobre, leur objectif étant Dunkerque.
À Ypres, chaque boulanger doit livrer 100 pains pour 3 heures du matin et rendre toute la farine disponible. À 6 heures, les troupes allemandes doivent être ravitaillées et prêtes à partir pour 7 heures. Le soir, ils quittent presque tous la ville.
À Armentières, les troupes françaises évacuent la ville après l’avoir occupée pendant quelques jours. Les hommes mobilisables doivent quitter le pays, mais les Allemands arrivent rapidement.
À Bailleul, après le passage de Chasseurs français vers 8 heures, des Allemands apparaissent de tous côtés. Six soldats allemands amènent trois prisonniers, les mains attachées et les yeux bandés. Ces jeunes hommes, deux Belges de Zonnebeke et un Français du Pas-de-Calais, sont fusillés au passage à niveau du Nouveau Monde. Entre 11 heures et la soirée, environ 48 000 soldats et 16 000 chevaux traversent la ville, pillant au passage et prenant une quarantaine d’otages.