Faire preuve d’astuce pour se déplacer

Le temps reste pluvieux, et les eaux de la Lys montent fortement. Le canon tonne, et les fusillades se poursuivent avec intensité.
L’eau monte si haut que les soldats de la compagnie C des Essex doivent se maintenir au flanc des parapets au Gheer.

Le commandant von Faber souhaite lire la lettre du cardinal Mercier rédigée pour Noël1. Il pense que le clergé de Comines en possède une copie. Par ruse, le curé Delporte lui suggère : « Commandant, il est possible que le doyen de Menin ait cette lettre. » Sachant pertinemment que ce n’est pas le cas, il ajoute : « Si vous voulez, je peux aller à Menin pour vérifier. Donnez-moi un passeport, et j’y écrirai que c’est pour vous rendre service. » Von Faber accepte en expliquant : « J’aimerais voir cette lettre, on en parle tant ! Je n’ai vu que des extraits qui, selon moi, disent la vérité. Imaginez-vous que l’état-major voulait me faire venir dimanche dernier à votre chapelle pour l’entendre lire. J’ai refusé en disant que c’était inutile : les prêtres de Comines ne seraient pas si fous de lire un écrit défavorable à l’Allemagne en ma présence. »

Le Times rapporte d’importants mouvements de troupes allemandes depuis Gand, Bruges et Bruxelles vers l’est. Dans le même temps, des troupes fraîches se dirigent vers le front. Ce va-et-vient réduit l’ardeur des Allemands, qui ne répondent plus systématiquement aux tirs de l’artillerie alliée.
Victime civile :
- DHONT Paulin, âgé de 2 ans !
Sources :
- En vue de Noël, le cardinal Mercier, archevêque de Malines et Primat de Belgique (1851-1926), rédige une lettre pastorale. Celle-ci condamne l’invasion de la Belgique par l’Allemagne en 1914 et vise à soutenir le moral de la population. ↩︎