Et encore des concerts

Le combat reste intense, mais malgré cela, les Allemands jouent des concerts dans la rue à Comines. Pendant la journée, le bruit du canon diminue, et les affrontements semblent s’éloigner.
Maurice Laurentin, officier au 77e d’infanterie français, explique dans ses écrits les défis auxquels il fait face. On lui ordonne de faire avancer ses hommes pour prendre les tranchées allemandes situées en face. Cependant, la réalité du terrain rend cette tâche irréalisable. Les généraux, bien à l’abri dans leurs bureaux, imaginent des plans idéaux : l’artillerie dévaste les lignes ennemies, le génie détruit les obstacles, et l’infanterie charge à la baïonnette. Sur le terrain, les choses sont bien différentes. Les obstacles imprévus rendent ces ordres impossibles à exécuter. Résultat : des morts, des blessés, mais aucune avancée.
Laurentin décide alors de prendre une autre approche, plus pragmatique et adaptée. Avec sa compagnie, il organise la construction de boyaux pour relier les tranchées de réserve à celles de première ligne, permettant aux hommes de se déplacer à couvert. Il met aussi en place deux postes d’observation surélevés, protégés par des branchages et de la terre, pour surveiller efficacement les lignes ennemies.
Les tranchées de sa compagnie sont situées à 70 mètres des tranchées allemandes à l’ouest, à 100 mètres au centre, et à seulement 40 mètres à l’est. Dans ces conditions, chaque soldat qui se montre au-dessus des parapets risque sa vie. Pour progresser, Laurentin choisit les travaux de sape : creuser petit à petit une tranchée avancée à 50 mètres des lignes actuelles. Cette nouvelle position, pensée en forme d’arc, offrirait une vue avantageuse pour prendre les tranchées allemandes de flanc. Une solution méthodique, mais lente, qui montre sa capacité d’adaptation face à l’adversité.

